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France

Le Pain de Sucre est un travail à quatre mains issu de la restauration. Dans les créations de ce couple pâtissier, cela signifie des bases de classiques, mais moins de sucre et un retravail dans l’apparence et les recettes pour un jeu de textures original. La marque de fabrique de NATHALIE ROBERT & DIDIER MATHRAY c’est une présentation épurée, assez zen, en format carré où chaque décor doit être justifié. Nathalie et Robert sont arrivés de chez Pierre Gagnaire. Ils y ont tous deux travaillé, s’y sont rencontrés et ont créé le Pain de Sucre.

Quelle place tient la crème dans votre pâtisserie ?
Nathalie Robert et Didier Mathray :

Il y en a dans un tiers de nos desserts. C’est un support léger mais suffisamment gras pour fixer les goûts. La crème offre la possibilité de textures très légères qui ont de la tenue. De fait, on utilise très peu de gélatine. Et puis, c’est un support assez neutre si on ne la sucre pas.

Quels traitements faites-vous de la crème ?
N.R. & D.M. :

Quand on met de la crème, on aime que ça ne se voit pas : c’est reposant visuellement ce côté léger, brillant, plus blanc que le chocolat blanc qui a une touche couleur ivoire. On peut par exemple faire un biscuit, recouvrir d’une pulpe de fruit, d’un élément croustillant et enfin de crème par-dessus.

Nous faisons aussi un gros travail sur les infusions. Romarin, coriandre ou en association à des eaux de rose ou d’oranger naturelles. Bientôt, on va essayer l’églantine. Notre Rosemary par exemple, c’est une crème à la fleur d’oranger, pulpe de rhubarbe framboise, liée au lait amande et une infusion romarin en chantilly.

La pâtisserie sans crème n’a pas de goût
Quels en sont ses usages ?
N.R. & D.M. :

La chantilly reste toujours nature, sans sucre, éventuellement aromatisée en infusion mais c’est tout. Car on aime les desserts peu sucrés. Justement la crème sert à désucrer. La crème fouettée par rapport au mascarpone est un vrai un élément de légèreté. On la foisonne très froide pour une bien meilleure tenue, un aspect plus lisse et blanc et beaucoup de légèreté.

La crème permet de jouer sur les textures. On peut avoir du très onctueux très crémeux avec de la crème non montée. Un crémeux ganache par exemple, c’est onctueux mais non mousseux, assez compact. C’est l’eau présente dans la crème qui apporte cette fraîcheur. Alors qu’une mousse sera plus à la crème fouettée.

On réserve l’usage de la crème épaisse à la ganache macaron chocolat car elle est plus onctueuse (Bernachon fait ainsi ses ganaches, à base de crème épaisse). Nous avons aussi une recette de scones à base de crème et de beurre rapportée d’Irlande par Nathalie.

Quelle est votre création la plus à la gloire de la crème ?
N.R. & D.M. :

L’Éphémère, un des premiers gâteaux que l’on ait faits, en 2004. Un gâteau blanc, très léger mais avec du goût, on ne voit pas le cassis mais son acidité percute en contrastant avec le gras dans un très bel équilibre. C’est un des premiers gâteaux blancs que l’on a réalisés.

La crème, vous diriez que vous l’aimez beaucoup, passionnément, à la folie ?
N.R. & D.M. :

Raisonnablement ! La pâtisserie sans crème n’a pas de goût. Mais autant je l’aime en pâtisserie autant en cuisine, je trouve ça plus lourd.

Quel est votre gâteau fétiche à la crème ?
N.R. & D.M. :

La tarte à la crème (une pâte briochée, de la crème épaisse, du sucre, du beurre salé, au four très chaud, très rapide). J’aime bien ces gâteaux de boulanger, un peu rustiques, que l’on présente sur le comptoir pas réfrigéré.

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PAIN DE SUCRE

Paris 3e

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